Le panneau photovoltaïque a une durée de vie de 25 ans minimum. Or, arrivé au terme de son utilisation, on estime qu’il aura produit 20 à 40 fois l’énergie nécessaire qui a servi à sa fabrication et à son recyclage. Et précisément, les particuliers ont aujourd’hui la possibilité de produire et d’utiliser de l’énergie solaire sous différentes formes.
L’autoconsommation totale
L’autoconsommation est le fait d’utiliser l’électricité produite par vos propres panneaux solaires. Dans le cas d’une autoconsommation totale, toute l’énergie générée est consommée par votre ménage.
Pour adopter ce mode de production, vous devrez obligatoirement installer des batteries solaires à votre dispositif. Grâce à elles, vous serez en mesure d’emmagasiner l’énergie que vous n’utilisez pas. Cette énergie est produite en journée afin que vous puissiez l’utiliser en soirée, quand les panneaux solaires ne produisent pas.
Si vous ne parvenez pas à trouver un équilibre entre la production et la consommation, vous devrez gérer le surplus de production. La plupart des ménages ont des difficultés à atteindre cet équilibre entre leurs besoins et leur production, on parle alors d’autoconsommation naturelle ou spontanée. Dans la pratique, les particuliers qui possèdent un système photovoltaïque, sans unité de stockage, consomment seulement entre 20 et 30 % de l’électricité qu’ils génèrent.
L’autoconsommation totale est quasiment impossible à utiliser en mode exclusif pour une habitation principale. En effet, les périodes de hausse de la consommation électrique ne correspondent pas toujours avec les pics de production. En revanche, c’est plus facile d’y arriver sur un bâtiment isolé, comme une cabane, un abri de jardin ou un atelier.
A l’inverse, à la différence des bâtiments à forte exposition, ceux qui se trouvent dans une zone isolée ne nécessitent pas d’être de raccordement au réseau.
Ainsi, il est important de noter que si vous ne stockez pas le surplus, il sera simplement perdu.
Vente totale
Si vous décidez de vendre toute votre production d’électricité à votre distributeur d’énergie, vous vous garantissez des entrées financières annuelles. Vous pourrez ainsi rentabiliser votre investissement sur une période dont la durée dépend du prix d’achat de votre dispositif et de l’ensoleillement de votre zone d’habitation.
Avec un plan de production en vente totale, vos habitudes ne changent pas. En effet, vous produisez simplement de l’énergie qui est directement reversée dans le réseau public. Votre distributeur d’énergie va donc acheter votre production à un prix défini par l’Etat, sur une durée de 20 ans. Cette solution s’avère très rentable aujourd’hui, puisque l’électricité que vous vendez est plus chère que celle que vous utilisez.
Conditions nécessaires à la vente totale de l’énergie produite par EDF:
- Un champ de panneaux solaires qui convertissent l’énergie photovoltaïque en électricité ;
- Un onduleur photovoltaïque, qui convertit le courant continu très basse tension délivré par les panneaux photovoltaïques en courant alternatif 230V utilisable sur le réseau d’EDF ;
- Un compteur de production qui évalue la proportion d’électricité introduite sur le réseau ;
- Un compteur de non-consommation qui contrôle les informations disponibles sur le compteur de production.
Dans ce cas de figure, votre compteur de consommation et le reste de votre installation électrique ne seront pas connectés à votre dispositif solaire.
Le type d’investissement s’évalue en fonction de la puissance photovoltaïque et de l’équipement installé. Cependant, le coût pour se raccorder au réseau d’EDF est de 600 euros HT environ, contre 200 euros HT pour un dispositif destiné à la vente partielle. Il faut également payer chaque année le tarif d’utilisation du réseau Public, avec un coût plus élevé, soit environ 60 euros contre 27 euros pour un dispositif en vente partielle.
Malgré tout, ces petites charges supplémentaires s’amortissent très facilement grâce aux bénéfices générés par la vente de votre production d’électricité à EDF. N’hésitez donc pas à demander un devis détaillé pour obtenir des informations plus concrètes.
Si vous voulez maximiser votre production d’électricité photovoltaïque, choisissez l’intégration au bâti de vos panneaux solaires. Ce modèle de construction occasionne un surcoût d’au moins 1 000 euros à l’installation, mais vous aurez l’avantage de bénéficier d’un tarif de rachat de votre électricité photovoltaïque encore plus élevé. En effet, vous vendrez à environ 58 c€/kWh contre 32 c€/kWh pour une installation classique.
Autoconsommation avec revente de surplus
Ce plan de production vous donne la possibilité de vendre le surplus d’électricité produit par vos panneaux solaires. En d’autres termes, l’excédent d’énergie produit par votre système photovoltaïque qui n’est pas consommé directement par votre ménage est revendu à un acheteur. Ainsi, aucune énergie n’est perdue, et vous générez des bénéfices.
Dès lors que votre surplus d’électricité est acheté par un fournisseur, il est déversé dans le réseau local de distribution pour être utilisé par les habitations et les bâtiments environnants. Il faut savoir que le surplus de production est quasiment inévitable, ce qui rend ainsi la valorisation de cet excédent très intéressante.
Il est extrêmement difficile de calibrer précisément votre consommation électrique sur la production de vos panneaux photovoltaïques. En effet, cela est principalement dû au fait que les heures de production maximales ne sont pas les mêmes que les heures de consommation optimales. Vous pouvez donc viser un taux d’autoconsommation qui se situe entre 60 et 70 %.
Une autre solution pour consommer entièrement votre production est de sous-dimensionner votre installation. Mais nous vous le déconseillons, car vous vous priverez ainsi de revenus substantiels. Alors, il vaut mieux rentabiliser votre surplus de production et bénéficier ainsi de tous les avantages qui en découlent.
Vendre votre électricité en trop est d’autant plus rentable que la production de vos panneaux photovoltaïques n’est pas prise en compte dans votre facture d’énergie.
A votre échelle, vous participez ainsi à la transition vers les énergies renouvelables, tout en faisant des bénéfices. Vous contribuez donc par cette action à l’augmentation de la production d’électricité solaire et ainsi à l’accroissement du taux d’utilisation des énergies renouvelables.
Conditions à remplir pour pouvoir vendre votre surplus d’électricité:
- Avoir une production suffisante: L’autoconsommation avec vente de surplus est envisageable si vous possédez plus de 3 ou 4 kits de panneaux solaires fonctionnels, ou si vous l’utilisez pour des besoins supérieurs à 3kWc. Vos habitudes de consommation sont également à prendre compte.
- Etablir un contrat de raccordement, d’accès et d’exploitation auprès de votre fournisseur local. Ce document officialise le raccordement de votre installation au réseau et vous donne la possibilité d’injecter de l’électricité sur le réseau, à condition bien sûr de respecter les clauses contractuelles.
Tableaux des différents tarifs d’achat à la revente de surplus
Tarif d’achat du kWc de surplus au premier trimestre 2022 :
Puissance des panneaux | Tarif d’achat du surplus (€/kWc) | Prime (€/kWc) |
⩽ 3 kWc | 0,10 € | 390 € |
⩽ 9 kWc | 0,10 € | 290 € |
⩽ 36 kWc | 0,06 € | 160 € |
⩽ 100 kWc | 0,06 € | 80 € |
Tarif pour la vente totale :
Tarif de vente du 01/10/2015 au 31/12/2015 | Puissance (kWc) | Tarifs (c€/kWh) |
Intégration au bâti (IAB) | 0-9 | 25,39 |
Intégration simplifiée au bâti (ISB) | 0-36 / 36-100 | 14,41 / 13,68 |
Non intégré au bâti ou IAB/ISB > 100 kWc | <12000 | 6,12 |
Prime à l’autoconsommation par kWc
Oui, il existe bel et bien une prime qui encourage à installer des panneaux solaires, c’est la prime à l’autoconsommation. Toutefois, ce n’est pas une offre commerciale. En effet, c’est une aide financière accordée par l’Etat aux ménages et entreprises qui s’engagent à jouer un rôle actif dans la transition énergétique. Aussi appelée prime à l’investissement, cette prime sert à baisser le coût à l’achat d’une installation solaire. Elle concerne précisément ceux qui choisissent l’autoconsommation photovoltaïque avec vente du surplus de leur production d’électricité solaire. Si vous ne revendez pas le surplus, vous n’êtes donc pas éligibles pour recevoir cette aide des pouvoirs publics.
En France, c’est l’Arrêté tarifaire du 6 octobre 2021 qui fixe les conditions d’accès à la prime à l’autoconsommation.
Conditions pour avoir accès à la prime à l’autoconsommation :
- Avoir une toiture, qu’elle soit inclinée ou plate, ou alors une structure support, comme un abri solaire par exemple. Les structures de panneaux solaires installées au sol, ne sont cependant pas éligibles.
- Les installations produisant moins de 100 kWc de puissances sont les seules éligibles.
- Vous devez choisir un installateur RGE pour vos travaux.
- Vous devez adopter l’autoconsommation avec revente du surplus. Si vous consommez totalement votre production, sans vente du surplus, vous ne pourrez pas accéder à la prime à l’autoconsommation.
Dans la pratique, la prime à l’autoconsommation a un fonctionnement très simple.
Il tient en trois points essentiels :
- Son montant est défini exactement dès le jour où votre demande de raccordement au réseau est transmise ;
- Son paiement se fait en 5 années successives, ce qui signifie que vous percevrez 1/5 de son montant total, chaque année durant 5 ans ;
- Elle est payée systématiquement par EDF Obligation d’Achat simultanément à vos revenus issus de la vente de votre surplus. D’ailleurs, elle est mentionnée sur votre facture EDF OA.
Comme mentionné précédemment, en réutilisant votre production solaire vous faites des économies sur votre facture d’électricité, et le surplus est exempt de toute taxe. À ces économies substantielles, vous pouvez ajouter le profit lié à la vente de votre surplus d’électricité, à un prix bloqué pendant 20 ans, ainsi que la prime à l’autoconsommation.
Le montant de votre prime à l’autoconsommation est défini à partir de la puissance de votre installation photovoltaïque. Autrement dit, la puissance totale installée exprimée en kWc – kilowatts crête.
Dans cet article nous parlons essentiellement de la prime à l’autoconsommation – 1er Trimestre 2022 (du 1er Février 2022 – 31 Avril 2022). Toutefois, il est important de relever que, même si nous parlons habituellement du 1er trimestre 2022, la vérité est que les tarifs d’achat sont appliqués avec un mois de décalage. L’année “tarifaire” débute donc le 1er février et s’achève le 31 janvier.
Montant de la prime à l’autoconsommation en fonction du montant:
Puissance de l’installation | Montant de la prime à l’autoconsommation |
≤ 3 kWc | 380 € / kWc |
≤ 9 kWc | 280 € / kWc |
≤ 36 kWc | 160 € / kWc |
≤ 100 kWc | 80 € / kWc |
≤ 500 kWc | 0€ / kWc |
Pour rappel, les taux peuvent subir des variations à chaque changement de trimestre selon le nombre de raccordements effectués.
La prime à l’autoconsommation est déterminée selon la puissance de vos panneaux photovoltaïques. De fait, elle n’est pas aussi aisée à obtenir qu’on pourrait le penser. En effet, même si le calcul semble facile, vous devez impérativement connaître au préalable le nombre de panneaux qu’il vous est possible d’installer sur votre toit. Si votre estimation est erronée suite à un mauvais calcul, vous pourriez perdre votre éligibilité à la prime. C’est donc pour éviter cela qu’il existe divers simulateurs gratuits sur Internet, régulièrement mis à jour pour vous permettre de suivre chaque trimestre l’évolution des tarifs d’achat et de la prime à l’autoconsommation.